presse
Tu abandonnes ton vaisseau du côté de Recyclart, haut les coeurs, en route vers le poumon du centre ville: le DNA!
Au calendrier, Artères: du rock alternatif coronarien ne souffrant pas d'artériosclérose!
Le myocarde est desservi par quatre conduits, deux mâles et deux femelles!
Athane Adrahane (paroles, chant, guitares), Tara Daguirys (clavier, piano, basse, percussions), Guillaume Sens Deterre (guitares, piano, clavier, percussions) et Tom ( batterie, claviers).
Le muscle principal, Athane, est philosophe de formation, poète et essayiste, ce bagage influencera l'écriture des morceaux.
20:45'
Après avoir tourné en cage pendant trente minutes, le matos étant monté, le quatuor s'installe sur scène.
Mains moites, jambes molles, bouche sèche: le trac peut se lire sur tous les visages, normal c'est le baptême du feu: un tout premier concert!
On a beau être dialecticien, affronter un public, même s'il est composé de têtes connues, n'est pas une sinécure.
'Kids Devil'... dans les caves divines se terrent les inutiles...
Ce ne sera pas du Loana, ni du Michèle Torr... mais du French rock sec et chaotique, lorgnant vers Noir Désir avec quelques touches de Sinsemilia.
Crispée, Athane agrippe le micro, ses compagnons, eux, sont déjà plus confiants et s'appliquent à
décorer les lyrics d'un fond sonore urbain intense.
Les instruments sont interchangeables, après avoir bastonné, Tara passe derrière ses claviers: ' Cher monde adulte' , un cri digne d' Edvard Munch!
Temps mort incommodant entre chaque titre , l'art de meubler les vides s'acquiert au fil des concerts!
' ? les dents' en plus d'être philosophe, Athane s'est tapé des études médicales et l'ordonnance, comme il se doit, est illisible pour les profanes... mon regard traverse le brouillard... nous dit-elle avant de piquer une crise hystérique.
Elle a la rage, cette enfant.
Aubert au bout du fil la conseille: Crache ton venin, petite!
Une chanson d'amour (sic) : 'Le Petit Prince' ou Saint Exupéry rencontrant Polnareff, du romantisme déchirant.
' Saloyatheweya' un yodeling oriental baignant dans une purée de clavecin.
'Le petit enfer' un trip hop Sartrien sur fond de tempête de sable.
Nine Inch Nails croisant Haendel et Lawrence d'Arabie dans le الصحراء الكبرى , sur lyrics Maldoror.
Pas banal!
'Vers où' mais si tu préfères 'Verrou' c'est OK.
Et ver roux, pour pêcher la sardine dans le Molenbeek?
Du cinglant post punk/new wave.
'L'ourson' , Winnie est petit, le titre sera bref. Du Bach sur bruitages Sonic Youth.
'Solitaire, solidaire' tragique romantic pop sur coulis de noires et blanches Chopin.
Une chanson exorciste (sic, bis), Athane a reçu une mini-guitare du bon saint et elle se défoule comme un gosse qui sait que dans 10' il devra aller faire dodo dans la grande chambre noire: ' I'm not': du punk rageur agrémenté d' une séquence lecture Charles Baudelaire au féminin!
'Guérison' du rock épique après une visite chez Sigmund, ça cogne et ça hurle, on va arriver à la catharsis!
La suivante fut composée en pensant à Antonin Artaud , c'est une chanson de canicule (sic, ter) : 'La Forgia', un chant guerrier théâtral et tribal.
Un électrochoc brutal.
La dernière, pour laquelle Athane sort son second cadeau de Saint-Nicolas, une espèce de saz ou d'oud miniature: ' Hadale' direction les enfers d'Orient à la poursuite de Brian Jones.
60' intéressantes, Artères, un groupe au potentiel énorme!
Michel Preumont (10/12/2010)